Les entreprises, un facteur clé de la nouvelle mobilité urbaine

Le fait de se rendre au travail est la principale raison pour laquelle les gens se déplacent. En France, les déplacements domicile-travail représentent environ 40 % de la mobilité urbaine quotidien. Voici ces enjeux, comme les décrits Noa Khamallah, fondateur de Charge.

Prise de consciences des questions environnementales

Bien que l’utilisation des véhicules privés soit encore très élevée, il suffit de regarder une grande avenue pour constater que la façon dont les gens se déplacent change considérablement. Les individus sont de plus en plus conscients de l’avancée du changement climatique et de l’augmentation de la pollution dans les grandes villes. C’est pourquoi les vélos, les trottinettes électriques et les transports publics sont les protagonistes d’un grand nombre des nouvelles ordonnances sur la mobilité dans les grandes villes. Cependant, moins de la moitié des trajets professionnels sont effectués en transports publics, à vélo ou en trottinette. La voiture est la règle par-dessus tout.

La France se targue d’être un pays à vocation cycliste. Au moins pendant les après-midi d’été à regarder le Tour de France devant la télévision. « Mais lorsqu’il s’agit de se rendre au travail à vélo, notre manière de fonctionnait est loin de celui des autres nations qui nous entourent » dit Noa Khamallah. Et bien sûr, les mesures d’incitation et la législation, facteurs essentiels dans ce domaine.

Faire payer le vélo

Les Pays-Bas, la Belgique, l’Espagne et l’Italie, par exemple, sont l’avant-garde européenne en faveur du vélo comme moyen de transport pour se rendre au travail. Quatre pays qui paient pour faire du vélo. En Belgique, par exemple, les salariés ont droit à une « allocation vélo » depuis dix ans. Il s’agit d’une prime de 23 centimes d’euro pour chaque kilomètre parcouru à vélo pour se rendre au travail. Toutefois, il y a une limite de 15 kilomètres par jour.

La France a pris bonne note de cette expérience, qu’elle a également mise en pratique il y a trois ans avec une loi. Pour chaque kilomètre parcouru à vélo pour se rendre au travail, l’employé reçoit 25 cents, jusqu’à un maximum de 15 kilomètres par jour. Les entreprises versent elles-mêmes cette prime au salarié, qu’elles récupèrent ensuite par le biais de retenues sur les cotisations de sécurité sociale.

Programme de transport vers le lieu de travail

Mais les entreprises elles-mêmes sont souvent le facteur décisif dans le mode de déplacement, plus encore que les salariés eux-mêmes. Un pourcentage très important de lieux de travail n’ont pas une bonne accessibilité pour les formules autres que la voiture. Il est difficile de se rendre en scooter électrique, à pied ou à vélo, par exemple, à une entreprise dont le siège est situé à proximité d’une autoroute nationale. Ce facteur rend les autres choix de mobilité impossibles si le travailleur ne vit pas à proximité du lieu de travail.

Le rôle des entreprise dans l’amélioration de la mobilité

« C’est pourquoi la participation de l’entreprise est fondamentale dans l’élaboration d’un plan de transport vers le lieu de travail » explique Noa Khamallah. Il consiste essentiellement en la mise en œuvre d’un ensemble de mesures élaborées dans le cadre d’un processus participatif et exécutées par la direction du centre de travail. Ces mesures, accompagnées de campagnes de sensibilisation et de promotion, visent à rationaliser les déplacements vers le lieu où l’activité est exercée, tant pour ses propres employés que pour les clients, les fournisseurs et les visiteurs.